Illustration : Jérémy Di Stefano, CAUE 34

Le CAUE de l’Hérault en appui au #Conchylitour

Le 18 juillet 2024, le Département de l’Hérault a inauguré le Conchylitour au mas expérimental du Comité régional conchylicole de Méditerranée (CRCM), situé dans le Port départemental du Mourre blanc à Mèze. Ce nouveau concept valorise le patrimoine conchylicole de l’Hérault autour du Bassin de Thau et du Port de Vendres. En tribune, Kléber MESQUIDA, président du Département 34, François-Xavier LAUCH, préfet de l’Hérault, les élus locaux, ainsi que des professionnels de la conchyliculture.

L’Étang de Thau c’est un attrait pour le territoire, donc on a souhaité valoriser les activités, la production, les professionnels autour. Premier département conchylicole de Méditerranée, l’Hérault compte 450 entreprises dédiées à cette activité dont 4 000 emplois“, rappelle Kléber MESQUIDA [Lire la suite sur herault.fr]

Dans le cadre de la convention d’objectifs avec le Département de l’Hérault, le CAUE de l’Hérault accompagne le Conchylitour, en portant un regard global sur 39 mas conchylicoles, situés de Marseillan à Bouzigues, parmi lesquels 21 mas de dégustation ayant candidaté pour le label “Mas partenaire” proposé par le CD 34. Ce partenariat fait tout naturellement suite à celui entrepris dans le cadre du conseil aux caveaux œnotouristiques, autre filière soutenue depuis longtemps par le Département, avec la création de l’Œnotour.

Dans la vidéo ci-dessous, le partenariat avec le CAUE est cité à 2 min 10 par Catherine ROBLIN, responsable service ports & filières maritimes, au Département de l’Hérault :

C’est ainsi que depuis mars 2024, Florence FOMBONNE-ROUVIER, directrice du CAUE 34, et Jérémy DI STEFANO, paysagiste conseiller au CAUE 34, arpentent le littoral de la lagune de Thau à la rencontre des différents exploitants de mas. “Après une brève présentation du CAUE, nous les invitons à partager leur histoire. Comment et depuis quand ils sont conchyliculteurs ? Et pourquoi ont-ils décidé d’ouvrir un mas de dégustation ? Pour certains, pourquoi organisent-ils des visites guidées ?” explique Jérémy, qui réalise une étude paysagère transversale. Chaque exploitant sera également destinataire d’une fiche descriptive réalisée par le CAUE 34, mentionnant sa situation géographique, son environnement, son architecture et son activité.

Un exemple de fiche CAUE 34 (en cours de finalisation) : Chez Titin, à Marseillan

Dans son étude paysagère transversale, Jérémy a réalisé une frise chronologique de la conchyliculture dans la lagune de Thau. “La conchyliculture est assez récente !” rappelle-t-il. “Pendant longtemps, les coquillages furent pêchés. C’est leur raréfaction qui a conduit à leur mise en culture“. Si la pêche est apparue il y a 400 000 ans, ce n’est qu’en 1860 que les premiers parcs à huître expérimentaux sétois sont implantés par le gouvernement. En 1907, Gatien Lafitte est le premier “parqueur” à déménager ses parcs à huîtres de Sète à Bouzigues, dans l’Étang de Thau. À partir de 1945, la conchyliculture connaît un développement sans précédent, d’abord dans l’aire située entre Mèze et Bouzigues, puis entre Mèze et Marseillan.

En 1968, le tourisme de masse arrive à l’Étang de Thau. Fondée en 1969, la Coopérative des cinq ports attribue des tables aux pêcheurs. “Dès lors, la conchyliculture est vue comme une opportunité pour l’Étang, compatible avec le tourisme” souligne Jérémy. Et oui ! Les visiteurs sont curieux de goûter les coquillages locaux et de rencontrer les producteurs…

Bien sûr, l’histoire de la conchyliculture n’est pas un long fleuve tranquille ! Et les péripéties sanitaires sont nombreuses : épizooties, malaïgues, norovirus… Mais la filière tient bon ! Et déjà en 1992, le CAUE de l’Hérault s’intéressait à elle en posant de premiers éléments d’analyse architecturale et paysagère pour la zone de Loupian.

En 1993, l’État, l’ex-Région L.-R., l’Agence de l’eau, le Département de l’Hérault, la Fédération des caves coopératives, les professionnels et les collectivités locales signent un contrat pour l’amélioration de la qualité des eaux et la modernisation de la conchyliculture. En 2011, le réseau Natura 2000 distingue la lagune de Thau pour sa biodiversité… révélée par la présence d’espèces protégées comme l’hippocampe moucheté.

Dès lors, l’Étang de Thau est de plus en plus protégé et contrôlé afin d’en sauvegarder les richesses. Depuis 2019, tout exploitant souhaitant ouvrir un mas de dégustation a l’obligation de demander un agrément à la DDTM 34. Et si l’huître et la moule sont à n’en pas douter les stars de la conchyliculture, d’autres trésors de la mer les rejoignent sur les plateaux de coquillages : palourdes, poivres, oursins, pointus… Alors, bonne dégustation !

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