Chronique 40 ans #4 – “Le congrès des CAUE à Béziers”

1977-2017 : 40 bougies pour la Loi sur l’architecture qui créa les CAUE, 40 années d’intense activité dont nous nous faisons l’écho chaque mois, en piochant au hasard dans notre album souvenir…

Les 13, 14 et 15 juin 1990, le CAUE de l’Hérault organisait – en partenariat avec la Fédération nationale des CAUE et la ville de Béziers et le soutien de plusieurs ministères – le 2e Congrès national des CAUE sur le thème des “Petites villes et villes moyennes”, à Béziers. Ces rencontres ont, en outre, vu la naissance de la “Charte de Béziers”, document dans lequel les CAUE s’engagent à fonder leurs actions sur la base des quatre principes fondamentaux : indépendance, innovation, pluridisciplinarité et partenariats.

Aux côtés des grandes métropoles et technopoles, les petites et moyennes villes, aussi diverses que multiples, ont un rôle tout à la fois spécifique et complémentaire à jouer et à affirmer. Les CAUE avaient donc choisi de les mettre à l’honneur pour ce congrès national au cours duquel se sont déroulés de nombreux ateliers, permettant aux élus, architectes, urbanistes, sociologues, géographes, économistes, enseignants… d’échanger sur la recherche d’identité et d’équilibre de ces villes.

La décentralisation n’aura d’intérêt que si effectivement elle va jusqu’au bout de sa logique, c’est-à-dire qu’elle ne s’arrête pas au niveau du département mais qu’elle va jusqu’aux collectivités locales, villes et villages, jusqu’aux citoyens, là où effectivement la vie et le cadre de vie se font” soulignait Jean-Claude Monin, président de la FNCAUE en 1990, dans son discours d’ouverture. “De ce point de vue, le rôle et la place originale des CAUE apparaissent plus nécessaires encore avec la poursuite de la décentralisation, au point que si les CAUE n’avaient pas existé et préfiguré l’outil nécessaire à cette décentralisation, je crois qu’aujourd’hui il faudrait de nouveau les créer“.

Il ajoute L’image des CAUE ne donne pas dans le spectaculaire, mais il est vrai que cette architecture que nous remarquons dans tel ou tel village rural, cette école, parfois cette seule classe maternelle, cette mairie font aujourd’hui que des maîtres d’œuvre, d’autres architectes, directement liés à l’acte de construire, ont pu réaliser de belles œuvres.

Parmi les thèmes abordés au cours de ces trois jours :

  • L’état des villes : panorama des petites et moyennes villes de France – les politiques d’aménagement de la ville, les effets dans la ville – la place de l’architecture.
  • L’image des villes : la médiation des villes – les villes à la recherche de nouvelles identités – image traditionnelle et image “utopique” – image culturelle et valorisation culturelle par l’mage – les enjeux de l’architecture contemporaine – “Stars” pour opérations “choc” et CAUE pour traitements de fond – entrées de villes.
  • La gestion, la transformation et le développement des villes : de nouvelles démarches pour des projets de ville – architecture et urbanisme, même combat – de nouveaux acteurs pour de nouvelles démarches – conservatisme et modernisme – équilibre et reconversion – relations ville-campagne – l’urbanisme végétal – les activités de la ville.
  • La valorisation sociale de la ville : les quartiers, mythe ou réalité – le logement, le droit à la qualité au quotidien- lieux publics, espaces collectifs, territoires privés – participation et intégration – enracinement et culture du quotidien – valeurs sécuritaires, instruments de la sécurité – la tradition du centre – les liaisons dans la ville, les réseaux – les nouveaux modes de relations commerciales.
  • Des intervilles : le marché des villes, leur devenir, les nouveaux réseaux, l’intrecommunalité, passage obligé, vie communautaire et vie privée, villes et territoire.

Séances pleinières et ateliers ont vu se succéder de très nombreuses personnalités parmi lesquelles Pierre Sansot, Jean Frebault, Florence Contenay, Julien Giusti, Claude Neuschwander, Michel Cantal-Dupart, Jean-François Revert, Claude Guislain, Claude Eveno… et des personnes représentant la Délégation interministérielle à la Ville, la MIQCP, la DATAR, Banlieue 89, les ministères concernés… et les témoignages des villes de Cerisay, Menton, Le Relecq Kerhuon, St-Herblain, Vendome, Rochefort, Amiens, Lerida, Romans, St-Jean-de-Braye, Merignac, Castres, Hericourt, Saintes, Beaucaire, Oyonnax…

Le CAUE 34 réalisait, dans la nuit, les chroniques du congrès sous la forme de deux éditions spéciales de son journal Contrevents, titrant le 14 juin avec humour en colonne de droite : “Surprise ! La charte des CAUE est adoptée. Les parents se portent bien…” Balade en péniche et fanfare complétaient le programme…

La Charte de Béziers a été établie pour permettre aux CAUE de mieux coordonner leurs objectifs et leurs actions sur le plan national. Ils y réaffirment leur rôle, y précisent leurs engagements et leur déontologie.

Sur cette base, les CAUE se sont engagés à fonder leurs actions sur quatre principes fondamentaux :

  • l’indépendance par rapport aux enjeux, notamment financiers ;
  • la recherche d’innovation dans les méthodes et les démarches ;
  • la pluridisciplinarité dans l’approche, l’analyse et le traitement des problèmes ;
  • la volonté d’animer un partenariat entre tous les acteurs de l’aménagement des territoires.

À l’issue des ces rencontres, le CAUE de l’Hérault a édité les actes du colloque, reprenant l’ensemble des discours et des témoignages de ce nouveau temps fort dans l’histoire des CAUE.

La chronique des 40 ans :

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