1977-2017 : 40 bougies pour la Loi sur l’architecture qui créa les CAUE, 40 années d’intense activité dont nous nous faisons l’écho chaque mois, en piochant au hasard dans notre album souvenir…
Dès 1991, le CAUE 34 s’engage pour la formation continue des architectes… Et pour de longues années !
Faire se rencontrer le maire et l’architecte pour le plus grand bien du cadre de vie communal, tel était l’engagement du CAUE…
Le maire, l’architecte et le territoire… et le CAUE de l’Hérault
Les années de pratique du conseil auprès des collectivités locales passant, il fallait bien se rendre à l’évidence : l’aménagement communal ignorait les compétences de l’architecte qui ignorait le domaine de l’aménagement communal ! Les élus connaissaient mal le rôle que l’architecte pouvait jouer dans une commune et faisaient majoritairement appel à des services ou des professionnels qui n’étaient pas les plus compétents. Quant aux architectes, leur formation générale ne leur permettait pas de répondre de façon optimale aux problématiques d’urbanisme et d’aménagement.
Les interventions du CAUE, se situant le plus en amont possible, trouvaient difficilement un relai, tant au sein de la commune que parmi les libéraux pour aborder des phases plus opérationnelles.
Décentralisation, une opportunité à saisir
Dès lors, proposer aux architectes une formation spécifique dans ces domaines nous est apparu comme une évidence.
Ce projet a rencontré les préoccupations de la Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme qui s’était engagée en 1982 dans une politique de diversification des pratiques des architectes, en leur ouvrant des domaines qui apparaissaient encore peu familiers, mais qui allaient devenir des champs d’excellence pour ces professionnels.
Le transfert des pouvoirs au niveau local, la recherche d’une nouvelle société urbaine représentaient autant de dynamiques susceptibles de faire émerger de nouvelles compétences et pratiques pour les architectes.
L’objectif principal du CAUE, répondant à sa mission d’amélioration du cadre de vie, était d’amener les collectivités territoriales de toute échelle à intégrer des architectes au sein de leurs services.
Le 14 juillet 1991, lancement de « L’architecte et l’aménagement communal »
Le premier stage de formation permanente et d’insertion professionnelle pour jeunes architectes faisait l’objet d’un appel à candidatures, publié dans Chicane, le journal du CAUE. Premier acte d’une longue collaboration avec la DAU qui s’est poursuivie durant une dizaine d’années, dans une période où le chômage était fortement présent dans cette profession. Les architectes, parfois en grande difficulté, répondaient en masse à ces propositions de formation. Le CAUE 34, recevant chaque année entre quarante et quatre-vingt candidatures, organisait des sélection sur dossiers, puis entretiens, jugeant surtout du niveau de motivation et des capacités à s’intégrer dans un groupe, mais aussi de l’enjeu que représentait cette opportunité pour la personne.
La formule mêlait, sur une année, formation théorique et pratique – à raison de onze modules mensuels de trois à quatre jours – et le reste du temps, insertion dans des organismes d’accueil qu’il appartenait aux architectes de trouver au sein des collectivités territoriales. Cet engagement total des stagiaires sur une année se devait de porter ses fruits ! Tout comme celui du CAUE qui consacrait une grande énergie au montage des programmes, à l’organisation des modules mêlant intervenants de grande qualité et visites de réalisations exemplaires à travers la France, mais aussi la Catalogne, terre de prédilection en matière d’aménagement urbain !
Au fil des années, les formations ont égrené des thématiques toujours liées au rôle de l’architecte dans l’aménagement : l’architecte conseil des collectivités locales – Acteur de la coopération décentralisée – Art, espace, patrimoine et ville – Conseil des collectivités locales du bassin méditerranéen – Les espaces publics du quotidien – Des territoires et des hommes, enjeux et stratégies – Développement durable et HQE, des territoires aux projets – Les documents d’urbanisme, de l’approche territoriale au projet urbain, etc.
Un bilan professionnel et humain positif
Chaque année, le CAUE « embarquait » une petite quinzaine de « stagiaires » dans une expérience professionnelle et humaine d’une grande richesse. Les architectes, plutôt isolés de par leur activité ou leurs difficultés à s’insérer, formaient ainsi un groupe où le partage, la solidarité et la convivialité avaient toute leur place ! Des relations se tissaient aussi avec les intervenants dont certains étaient devenus des fidèles du CAUE. Avec aussi l’équipe du CAUE qui « maternait» « ses » stagiaires ! En fin d’année, les architectes produisaient une publication collective, sorte de « carte de visite » censée les aider à trouver un emploi.
Le bilan de ces années de formation est plutôt positif. Bon nombre de ces architectes ont intégré des collectivités territoriales, des agences d’urbanisme, des CAUE et même la SNCF. Bien sûr, il a fallu, pour les premiers, finir par passer ce « fichu » concours d’ingénieur territorial…
Le 23 avril 2001, création du premier « Pôle régional de ressources déconcentrées en formation continue »
Il sera animé par le CAUE durant quelques années, mais c’est une autre histoire…
La chronique des 40 ans :
- ÉPISODE #1 – Le musée Fabre il y a 10 ans…
- ÉPISODE #2 – Paysages et végétaux de l’Hérault
- ÉPISODE #3 – Du p’tit canard à la pêche en ligne
- ÉPISODE #4 – Le congrès des CAUE à Béziers
- ÉPISODE #5 – Vivre et construire avec le climat en Languedoc-Roussillon
- ÉPISODE #6 – La formation continue des architectes
- ÉPISODE #7 – La Grande-Motte
- ÉPISODE #8 – La saga « Habiter sans s’étaler »
- ÉPISODE #9 – L’observatoire photographique du paysage