Collège La Dullague – Les élèves posent devant la réalisation artistique. Crédit : AML, CAUE 34

Re-création, réveler l’espace… Des collèges réenchantés !

Dans le cadre du dispositif de l’Action éducative territoriale (AET) “Re-création, révéler l’espace”, initié par le Conseil départemental 34 (domaine “Architecture et arts visuels”), les projets artistiques de deux classes de 4e, des collèges La Dullague, à Béziers et Philippe Lamour, à La Grande-Motte, ont prolongé les interventions de sensibilisation à l’architecture animées par les architectes du CAUE, dans ces deux établissements, de mars à avril 2024.

=> Lire l’article AET “Re-création, révéler l’espace”, à Béziers et La Grande-Motte (04/04/2024)

Les artistes impliqués dans ce projet sont :

  • Microclimax (Caroline Wittendal et Benjamin Jacquemet, architectes) au collège La Dullague, aux côtés des enseignants Geoffroy Sanchez (arts plastiques) et Florence Souffou-Kacim (mathématiques)
  • Caroline Geolle, photographe, au collège Philippe Lamour, aux côtés des enseignants Sylvia Cardona (arts plastiques) et Eric Labize (physique-chimie).

Avant de travailler avec les artistes, les élèves ont effectué une séance avec les architectes du CAUE, ce qui leur a permis de réaliser une carte sensible de leur collège, en exprimant leurs ressentis personnels  sous forme de couleurs, annotations, légendes, croquis… Cette séance est importante pour préparer la phase suivante du projet, celle de la réalisation de projets artistiques dans les collèges.

Après une phase d’exploration du collège et de réflexion, le choix des interventions artistiques s’est porté dans les deux établissements sur des espaces de circulation qui ont été métamorphosés, comme d’un coup de baguette magique, par les élèves, accompagnés par les artistes !

Au collège “La Dullague”, c’est un espace de circulation étroit et incontournable, surnommé “Le couloir de la mort”, qui a été choisi comme support de réflexion. Les premières recherches, illustrées par des croquis, ont consisté à tenter d’améliorer l’impression de sécurité de ce lieu de passage redouté, propice aux bousculades. Les idées se sont tout d’abord inspirées de la signalétique routière (mise en place de bandes blanches, de passages piétons, de feux tricolores…). En complément de cette recherche, les élèves ont été invités à choisir une œuvre d’art, à la présenter à l’oral et à proposer un espace, dans le collège, où elle pourrait être installée. Au cours des séances suivantes, les élèves ont affiné leurs premiers croquis. De nouvelles idées sur la signalétique ont émergé (boules à facettes, feux de différentes couleurs, pictogrammes…), favorisant la transformation du couloir en une voie ouverte sur l’imaginaire. Peu à peu, le projet a pris la forme d’une réflexion autour des interdictions et autorisations, avec une métaphore du thème de la route dans cet espace de circulation. L’installation artistique, destinée au départ à sécuriser le couloir, l’a transformé en un espace surprenant, coloré, poétique, accueillant, où l’imaginaire se déploie et réjouit ! L’œuvre produite a métamorphosé un lieu de passage ressenti comme désagréable en œuvre d’art fascinante.

Au collège Philippe Lamour, le projet a été précédé par une initiation à la photographie (prise de vue, cadrage, esthétisme…). Les collégiens ont réalisé dans un premier temps des photos avec… des boîtes en métal… utilisant le dispositif simplissime (mais stupéfiant!) du sténopé. Dans un second temps, ils ont effectué des prises de vue dans leur établissement, avec des appareils argentiques. Chaque élève a choisi une photo, qui a été retravaillée à l’aide d’un logiciel. Le résultat : des œuvres singulières, étonnantes, originales… Le motif du mandala, né de la reproduction symétrique des vues, s’est imposé.

L’espace choisi par les élèves pour la mise en œuvre de leur projet artistique est un couloir qui leur semblait être un simple lieu de passage impersonnel, “sans âme” ! Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Des nuages ont été suspendus au plafond, d’où tombent “comme des gouttes de pluie” des fleurs-mandalas, qui se transforment en tapis en chutant au sol. Afin de déployer l’expérience artistique sur d’autres registres sensoriels, une frise de photos imprimées sur du velours déploie sa douceur sur l’un des murs du couloir et les bruits de pas sont atténués en marchant sur les tapis. Des miroirs offrent un rythme supplémentaire à la déambulation.

Ces deux projets sont enchanteurs. Ils démontrent combien chaque élève peut partager des idées, travailler avec les autres pour réaliser une vision commune, révéler son potentiel créatif, collaborer à un projet qui change sa perception de l’architecture. Ils attestent de façon remarquable combien l’art peut transformer l’environnement quotidien !

Crédits photos : AML, CAUE 34

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