À l’occasion des 39e Journées européennes du patrimoine, le CAUE 34 a proposé au grand public une visite participative et ludique de Villemagne-L’Argentière, dans le cadre de « Passions Patrimoine », manifestation organisée par la commune, avec le soutien de la Fondation du Patrimoine et de la CAPEB de l’Hérault.
L’animation du CAUE s’inscrivait dans un programme complet dédié au patrimoine bâti, qui comportait :
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une formation sur les enduits à la chaux
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une conférence de Michel Dupin, architecte du Patrimoine sur le thème « Sauvegarde et restauration du patrimoine, des techniques constructives traditionnelles »
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un stand de la Fondation du Patrimoine
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des démonstrations de construction de murs en pierre sèche, avec l’association des Artisans Bâtisseurs en Pierres sèches (ABPS).
La balade du CAUE a été proposée deux fois à 35 visiteurs, le dimanche 18 septembre, de 14h à 15h et de 15h à 17h.
Les participants se sont retrouvés devant la mairie, située dans l’ancien « Hôtel des Monnaies ». Guidés par Anne-Marie LLANTA, architecte au CAUE, ils ont ensuite effectué un parcours au fil des rues, qui leur a permis une observation attentive des façades des bâtiments et de leurs dispositions traditionnelles.
Génoises, avant-toits, corniches, ouvertures, parements, enduits de façades, décor sculpté, menuiseries… Les façades ont été scrutées, pour comprendre leur évolution, liée à l’histoire locale. Des éléments médiévaux de réemploi (cordons moulurés, mascarons,…) ont été découverts sur la totalité du parcours. Certains d’entre eux proviennent du pillage, au XVIe s., de l’abbaye Saint-Martin et Saint-Majan.
Après être passés par la rue Droite, les visiteurs ont emprunté la rue des Lavandières, qui comporte une très intéressante façade Renaissance. La proximité du « paisible » cours d’eau La Mare a été l’occasion d’évoquer les inondations de la rivière et son changement de lit, qui ont provoqué d’importants changements des niveaux du sol, pouvant aller jusqu’à 4 mètres de haut.
À l’extrémité de la Grand-Rue, la Porte de la Barbacane a permis d’évoquer le système défensif du village. Dans la rue de l’Hôpital, de très belles fenêtres Renaissance ont été repérées par les participants, qui ont découvert ensuite, rue du Couvent, quelques maisons viticoles caractéristiques, qui regroupent sous un même toit habitation, cave et pailler.
Quelques pas plus loin, l’imposante façade ordonnancée du grand bâtiment conventuel reconstruit par les moines de la Congrégation de Saint-Maur aux XVII° et XVIII° s., aux étages séparés par des bandeaux en pierre de taille, a été l’occasion d’évoquer le passé prestigieux du village abbatial. En passant devant l’église Saint-Majan, l’observation des arrachements de la maçonnerie a permis de comprendre que la nef avait été en partie amputée d’une ou deux travées.
Place de l’Abbaye, les vestiges de la Tour Mirande ont permis d’imaginer combien cette tour devait être imposante à l’origine, compte tenu de l’enfouissement actuel d’un niveau complet, du fait du rehaussement progressif du sol, en lien avec les crues, dont témoigne également un ancien oculus situé à présent au ras de la chaussée – alors qu’il devait être initialement positionné à 4 m. de haut.
Une fois contournée l’actuelle église paroissiale, les participants ont été invités à rejoindre l’église Saint-Grégoire, devenue musée archéologique, où ils ont pu découvrir des vestiges archéologiques et médiévaux, une passionnante exposition sur l’histoire du village et de ses monuments, ainsi qu’une maquette de l’abbaye.
Le Président et la secrétaire de la Société Archéologique et Historique des Hauts Cantons de l’Hérault attendaient les visiteurs pour leur offrir toutes les précisions historiques souhaitées, après ce parcours patrimonial initiatique dans les rues du village.